Une chienne en chaleur attire, par l’odeur de ses sécrétions vaginales, les mâles du voisinage (presque 2 km pour certaines chiennes !).
Si le chien reste à la maison, il est souvent bien perturbé, pleure tout le temps, ne mange plus, est plus irritable et agressif, tire plus sur sa laisse, obéit moins.
Le mâle rendu fugueur par cette odeur risque de provoquer ou de subir des accidents de la circulation. Il pourra aussi causer des dégâts importants chez le voisin, pour accéder à la chienne, et les bagarres avec les autres mâles également attirés seront nombreuses.
A côté des risques de morsures plus ou moins graves, ces rassemblements de chiens contribuent à la propagation de virus et de bactéries potentiellement graves pour l’homme (rage..), pour le chien lui-même et pour les autres animaux du territoire (rage, parvovirose, maladie de Carré …).
Si le chien est castré (très) jeune, ces comportements sont totalement éliminés. Chez le chien plus âgé, ils sont plus ou moins réduits (le chien garde son odorat !).
La castration (médicale ou chirurgicale) a pour effet de supprimer l’action des hormones sexuelles mâles sur le comportement reproducteur mais autant sinon plus sur les organes hormono-dépendants, le plus important étant la prostate.
En l’absence de testostérone active, la prostate diminue de taille, ce qui réduit les risques d’hernie périnéale, d’hypertrophie de la prostate, très fréquent chez le chien âgé, avec constipation et selles douloureuses, saignement urinaire, et risques de septicémie (fréquent chez le Bouvier) ou d’incontinence urinaire.
La suppression de l’action de la testostérone est également nécessaire en cas de tumeur de l’anus (fréquente chez le Berger Allemand).
L’inhibition de l’action de la testostérone peut être obtenue chirurgicalement par l’ablation des testicules, mais aussi médicalement par injection d’antihormone qui agit pendant quelques semaines.
Cette action courte peut être intéressante pour un chien destiné à la reproduction mais qui va ponctuellement côtoyer des chiennes en chaleurs (vacances, refuge, chasse …). Par contre, ces antihormones peuvent accélérer l’évolution d’un éventuel diabète.
La castration chirurgicale supprime aussi bien entendu les risques de tumeur du testicule (fréquent chez le chien cryptorchide), ainsi que la diffusion de maladies héréditaires.
Toutefois le chien est un animal social, avec un statut hiérarchique important, qui dépend de son activité hormonale. Si la castration réduit l’agressivité vis-à-vis des autres chiens et parfois vis-à-vis de l’homme (c’est ce qui a conduit le législateur à rendre obligatoire la stérilisation chirurgicale des chiens de 1ère catégorie, réputés dangereux), la castration tant médicale que chirurgicale modifie l’équilibre hormonal du chien, qui aura plus de mal à changer de “grade”. Si le chien était dominant, ou si son statut hiérarchique était ambigu, et encore plus s’il souffre de sociopathie, le retour à une vie en société harmonieuse avec les humains sera plus difficile. Il est donc vivement conseillé de ne castrer qu’un chien correctement éduqué et déjà obéissant.
Enfin, la castration tant médicale que chirurgicale favorise la prise de poids. Il est donc capital d’être très strict sur la ration donnée au chien, et de lui procurer assez d’activité physique. La stérilisation chirurgicale est pratiquée sous anesthésie générale de courte durée, et le chien n’est hospitalisé que quelques heures.
Remarques : la vasectomie (section chirurgicale des conduits déférents, qui conduisent les spermatozoïdes du testicule au pénis) rend le chien définitivement stérile sans modifier ses sécrétions hormonales, les testicules restant intacts. C’est une alternative qui peut être intéressant pour certains animaux.
Un implant hormonal peut aussi être injecté sous la peau du chien. Après une petite période (une quinzaine de jours) de libido augmentée, le chien est en repos sexuel quasi complet pendant 6 mois (arrêt de production de sperme, réduction très importante de la libido, diminution marquée du taux de testostérone). Cette technique peut-être utilisée sur un chien futur reproducteur, en prenant garde de ne pas injecter l’implant pendant la période de chaleurs des chiennes du voisinage !